Histoire de la paroisse

Découvrez l'histoire de la paroisse de Beaucaire-Tarascon

 

A peine une vingtaine d’années après l’excommunication de Martin Luther puis la rupture de Jean Clavin avec l’Eglise catholique qui intervient en 1530, Beaucaire est touchée par les idées des premiers réformateurs.

Il semble dans un premier  temps, que ce soit les principes issus de la réforme luthérienne qui se sont répandus dans la ville, comme dans celle de Tarascon, et ce par l’intermédiaire du convent des Cordeliers.

Le 19 avril 1543, le parlement de Toulouse, à la demande de l’archevêque d’Arles, ordonne la surveillance du couvent et le contrôle des livres qui s’y trouvent. Il s’en suit alors un procès au cours duquel 2 religieux sont condamnés pour hérésie. Mais l’action du prélat n’enraye pas la diffusion de la réforme protestante puisque dans un second temps, c’est au tour de la doctrine calviniste de gagner Beaucaire, les prédicants nîmois n’ayant de cesse, durant la décennie 1550, de diffuser la nouvelle foi dans tout la Bas-Languedoc.

 

Au début des années 1560, de plus en plus de beaucairois, dont une majorité de membres de l’aristocratie nobiliaire et bourgeoise, sont acquis aux idées de Calvin, même si la ville demeure majoritairement catholique. le 14 septembre 1561, les nouveaux convertis se réunissent en grand nombre sur le chemin de Saint Gilles pour y chanter des psaumes et y célébrer des cérémonies religieuses alors que de plus en plus de livres répandent la doctrine de Calvin.

Malgré la tentative des Etats du Languedoc, réunis en 1560 à Beaucaire, pour contenir la propagation de la Réforme, Beaucaire et son consulat, sur fond de guerre civile et d’exactions en tout genre, basculent dans le camps des réformés dès 1562. Ces derniers ont chassé les catholiques de la ville, aidés en cela par les huguenots nîmois.

Durant deux ans, les catholiques beaucairois réfugiés à Tarascon et en Provence, tentent en vain de reconquérir Beaucaire. Ce n’est qu’après la signature de l’édit d’Ambroise (1563) qui rétablit la paix entre les deux religions et reconnaît l’égalité du culte réformé dans le royaume, que les catholiques beaucairois peuvent revenir à Beaucaire., met fin à la guerre entre catholiques et protestants

Il obtiennent l’autorisation de récupérer leurs biens  et les édifices religieux dont les protestants s’étaient emparés pour y exercer leur culte, ainsi que la nomination de quatre consuls pour contrebalancer le pouvoir du parti huguenot.

A partir de ce moment là, il revient au gouverneur du Languedoc, Henri Ier de Montmorençy-Damville, de faire respecter l’édit de pacification dans la province, au gré des sept guerres de religion qui se succèdent entre 1563 et 1598.

A Beaucaire, comme partout ailleurs, les esprits ne seront jamais totalement apaisés. Pour autant, la ville n’est pas le terrain d’affrontements comparables à ceux intervenus en 1561-1562, ni de déchaînements de violence analogues à ceux que Nîmes connaît lors de la Michelade en 1567.

Les protestants beaucairois, contrairement à beaucoup de leur coreligionnaires du Bas-Languedoc se sont toujours montés fidèles au Roi. Et les catholiques beaucairois n’ont jamais massivement adhéré aux idées soutenues par le parti de la Ligue (catholiques intransigeants). Les deux communautés ont donc réussi à coexister en bonne intelligence.

 

La promulgation de l’Edit de Nantes, en 1598, met fin à la guette entre catholiques et protestants et prône la tolérance en matière religieuse.

Une enquête générale est ordonnée par Henri IV pour fixer d’une manière définitive le statut des protestants. Ceux de Beaucaire n’obtiennent pas le rétablissement officiel de leur culte public, ce qui laisse à penser que leur nombre était peu élevé à la fin du XVIème siècle. Une ordonnance royale du 26 février 1601 déclare même « qu’il n’y a lieu d’établir à Beaucaire l’exercice de la religion prétendue réformée », les consuls ayant soulevés les inconvénients qui en résulteraient pour la ville, la tenue de la Foire et la confirmation de ses privilèges de franchise.

Face à cela le XVIIème siècle marque le retour de Beaucaire dans le giron du catholicisme et  annonce le  déclin du protestantisme. En 1628, ses consuls sont pris en exemple par les états du Languedoc car ils sont les représentants d’une cité fidèle contrairement aux consuls nîmois. Au moment de la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, il est établi que la religion calviniste semble avoir totalement disparu de la ville.

 

 

Au XVIIIème siècle, en dépit de la venue avérée et massive de négociants luthériens et calvinistes au moment de la Foire et de l’élection en 1789, comme député de la sénéchaussée de Beaucaire et de Nîmes aux Etat généraux, d’un protestant notoire, le pasteur Jean-Paul Rabaut-Saint-Etienne, rien  n’indique qu’une communauté réformée organisée ait existé à Beaucaire et ce jusqu’en … 1849 !

 

Par une lettre datée du 23 juin 1849, le Président du consistoire de Nîmes demande au Maire de Beaucaire l’autorisation d’utiliser le local de la bibliothèque publique pour célébrer le culte protestant durant la Foire.

Trois ans plus tard, il est questions, cette fois-ci, d’assurer de manière permanente la tenue d’un culte régulier. Un premier local est d’abord affecté à cet effet à la communauté beaucairoise, dès 1854, avant que cette dernière ne fasse l’acquisition de la maison qui a abrité le Temple de Beaucaire de 1875 à 1969, dans l’actuelle rue du Temple. Celui-ci est inauguré le 21 novembre et, à cette époque, la ville compte plus d’une centaine de protestants, parmi lesquels Eugène Vigne, chef de file des républicains beaucairois et bienfaiteur de l’école laïque.

 

Malgré l’augmentation du nombre des protestants au début du XXème siècle, Beaucaire reste une annexe du consistoire de Nîmes. Ce n’est qu’en 1923 qu’un pasteur y est affecté. Et il faut attendre 1941 pour que l’Eglise réformée de Beaucaire-Tarascon devienne une paroisse indépendante. Le bâtiment du Temple est acheté au consistoire de Nîmes en 1942 pour le franc symbolique, le reste des locaux, salle paroissiale, presbytère étant loué.

En 1968, le Temple étant devenu trop petit et sa réfection nécessitant de gros investissements, l’Union Nationale de l’Eglise Réformée achète 8 rue du Champ de Foire, la maison dite Debrand où logeaient les pasteurs depuis 1946, pour l’utiliser comme Temple, presbytère et maison paroissiale.

En 1998, la partie de la rue entre la porte de Roquecourbe et le Temple est rebaptisée allée Rabaut-Saint-Etienne  et le Temple en occupe le numéro 2.
A l’heure actuelle, la communauté protestante beaucairoise compte environ 250 personnes et dépend de l’Eglise protestante unie de France.

Culte à Beaucaire

 

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